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mercredi 25 juin 2008

Les forcenés



L'été en France commence par le tour de France.
Et à Oraison c'est tous les étés, à croire que le reste du pays n'est plus carrossable.
Bien sûr, comme le dit Philippe Bordas, le cyclisme n'est plus qu'un spectacle, une farce grotesque et ridicule.
Toutefois, en attendant que vos enfants se jettent sous les roues de la caravane publicitaire pour un mauvais stylo, un échantillon de cosmétique ou une casquette (à glisser sous le casque ou à ranger dans la poche du maillot sous une chasuble jaune fluo), je vous propose, les pieds en éventail, le cul dans la chaise pliante et le combi MP3 à fond, de lire ce grand hommage au cyclisme du temps des tenues et cuissards de laine, du temps où les coureurs souffraient et transpiraient sur leurs vélos, crevaient du poids de leurs machines dans les montées et descendaient à tombeau ouvert, sans filet, sur des routes mal goudronnées.
L'auteur est un sensible, un impressionniste qui nous raconte son Anquetil, son Coppi ou son Hinault.
Sans concession à la nostalgie et sans éluder quoi que ce soit, y compris, bien sûr, le dopage.
Dès le début du livre, il place son essai dans l'ombre de Pierre Chany, le grand journaliste cycliste et par le titre même, les forcenés, à la suite des forçats de la route ainsi qu'Albert Londres, le journaliste, avait qualifié les coureurs quand il avait suivi la grande boucle pour le compte du Petit Parisien en 1924. Et que dire de plus qu'il est digne de cette ascendance là.

Forcenés, de Philippe Bordas, Fayard , 19 €.
Les forçats de la route, de Albert Londres, Arléa, 5,5 €.

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