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samedi 25 octobre 2008

Fontanel, Brigitte, feuilleton 1

Vous trouverez dans ce feuilleton des notes de lecture et autres sur les média culturels, un air du temps.
Ce jour, en déballant les nouveautés, une petite colère contre un livre d'une grande bêtise. La mode veut que l'on relise l'histoire à l'aune du jour et que Alain Minc s'improvise historien (en se défendant de son incompétence par une incompétence crasse sous la férule douteuse du grand historien des annales Fernand Braudel), adonc paraît "l'histoire de France dessinée" chez Gallimard Jeunesse par l'éclectique Béatrice Fontanel (je sais "léglechtischme" n'est pas forcément une mauvaise chose en soi) qui passe du manchot empereur à une certaine persistance dans la synthèse des études sur la représentation imagée de l'histoire de France (vous trouverez sa bibliographie sur la toile) et son dessinateur "historique" attitré Maurice Pommier ("Henri IV" etc.).
Le Monde (ex-journal) et Larousse (ex-éditeur) ont réédité l'édifiante (mais intéressante) "histoire France en bande-dessinée" tout au long de l'été en l'adjoignant d'une vigoureuse critique de Nicolas Offenstadt. Dessinée aussi par deux auteurs italiens en herbe Toppi (redécouvrons la Légende du Potosi) et Manara (dont le trait a su transcender comme personne les formes de la foi de Jeanne d'Arc), cette histoire taille la route à travers les clichés de tous les âges de nos vaillants gaulois à la béatitude giscardienne. En réaction (si elle est politique ce n'est qu'éditoriale) Gallimard publie la sienne, moins bandante et pour un public moins averti.
Pourtant avertissement il y a. Béatrice Fontanel, n'ayant pas connu le bon vieux Fernand de son vivant, à droit à un préambule de Guy Lobrichon, médiéviste, ayant oeuvré sous la direction de Georges Duby (ouf, l'honneur est sauf). Comme une didascalie, il donne quelques indications aux auteurs afin qu'ils "reconstituent l'anatomie d'un pays qui mérite de rester grand".
Donc l'autopsie sur un mode mineur : ils taillent dans le bide, et même dans le gras du bide, des clichés jusqu'à la moelle (comme le notait l'Ossevatore Romano, en 2004, à propos du christianisme : la lymphe de l'Europe), de nos gaulois à nos bons immigrés appelés à devenir... ministre (et pourquoi pas président tant qu'on y est).
Bref, c'est con ni sensuel et ça dégouline de tous bords comme le cadavre de la France.
Et pendant ce temps le monde s'écroule.

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