Sélection du message

jeudi 12 août 2010

Besson, Patrick, feuilleton 2.

Après de nombreuses demandes, je me décide à faire rentrer un livre de Patrick Besson. Il ne s'agit pas d'une envolée pour la Nation ni même d'une défense courageuse des conglomérats numériques ni encore de nouvelles révélations sur la démoniaque présidente du Charente-Poitou (je pense toujours à Coluche en évoquant cette appétissante région française) de notre très respecté ministre de l'immigration et terres adjacentes. Il s'agit du romancier, pamphlétaire, essayiste et critique Besson. Je ne cite pas toutes ses attributions, ni le nombre de ses collaborations journalistiques qui vont, en caricaturant, de l'Humanité (dans sa jeunesse) au Figaro (après la jeunesse) et autres journaux de tous bords. Avec un tel pedigree, nous sommes pourtant confrontés à un auteur ennuyeux, plat et aux vaines polémiques. Autant dire la violence que j'ai dû me faire pour commander et proposer un de ses nouveaux livres dans mon indépendante de librairie. Il a même osé s'en prendre un jour à Didier Daeninckx : c'est à ça qu'on les reconnaît les Besson, ils osent tout (je pense aussi au dernier membre de cette sainte trinité, Luc, qui lui a osé s'en prendre à Tardi, un copain de Didier). Revenons à notre auteur et à sa généreuse platitude (1000 pages). Donc, un livre où il passe les plats devant sa télé pour "un des trois suppléments hebdomadaires d'un grand quotidien du matin"(Le Figaro pour le nommer ; ça me fait penser au livre à paraître de l'inénarrable Alice Ferney qui nous navre : l'histoire de l'attentat contre le Commandeur d'un pays du nord pendant le règlement des évènements qui se déroulent dans le Pays du Sud). Bref, il n'y a rien dedans, mais c'est déjà beaucoup réactionnaire. Qui contrairement à ses congénères s'assume peu. Non content de ne pas nommer le journal qui l'abrite, il nous assène en quatrième de couverture cette confession d'un humour certifié : "Ce livre était censé être posthume, mais je ne suis pas mort, aussi le fais-je paraître de mon vivant". Fin de citation.
Sérieusement, je n'ai rien contre les Besson, mais contre ces triplés là, oui. Besson, c'est un terme tellement commun par ici, à l'origine trouble, mais qui en provençal francisé signifie, le jumeau. En bon lecteur de Giono, je pense ému au Chant du monde, à Matelot, à Antonio dit Bouche d'Or et à la traque du besson, le forestier étranger au village, par une famille à qui il a enlevé la fille consentante. Ironie de l'histoire, étranger ou pas, d'être traqué ainsi à notre tour. Luc, te souviens-tu, une fin de festival où tu fus président, nous remerciant d'avoir supporté un lot de films pénibles en nous abrutissant d'hyper bass à la sauce Mia Frye avant de nous emmener par un train de bus jusqu'en un endroit secret (un hangar de concessionnaire automobile) fêter le succès de Taxi 2. Ainsi s'exposait ta théorie du cinéma et s'annonçait, car tu es un grand précurseur ou bien un grand commerçant, les formes culturelles à venir. Du ministre, je ne dirai rien de plus, il travaille lui même à sa propagande. Et à propos de Patrick, je conclurai en souhaitant qu'il délaisse les plateaux télés, Fashion Tivi, les magazines Vogue pour un peu plus de curiosité, pour éviter de terminer un livre par la pirouette,"Encore un livre que je lirai pas", en parlant de Fuck América pour la raison que le personnage " pense à la Shoah pour débander". Dommage, encore un auteur que je ne lirai plus. Quant à savoir si celui-ci agit sur ma libido...

Aucun commentaire: