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jeudi 11 décembre 2014

Les femmes de Lazare, Marina Stepnova

Une saga émouvante, grand public. Une histoire d'amour et d'anamour qui traverse tout le XXème siècle. De l'amitié dont on rêve et de l'amour qui n'existe plus au XXIe siècle.

Lazare Lindt, un jeune physicien de génie d'origine juive, sans famille, sa
ns argent, débarque à Moscou, chez son professeur de sciences en 1918. Il tombe amoureux de sa femme Maroussia. Amour inconditionnel qu'il porte toute sa vie sans jamais l'avouer pour ne pas semer le trouble dans leur triangle relationnel.

Dès lors le personnage fait fortement penser à Aliocha Akichine du "Komsomoltsi - Dobrovoltsi" ("Les volontaires de la jeunesse communiste »") film mythique d’après le roman en vers d'Evguenii Dolmatovski. D'ailleurs ce thème de l’amitié, fidèle ou trahie, est très présent dans la littérature russe.
Les années s'écoulent, l'élève dépasse ses maîtres, ses collègues scientifiques et parvient au sommet de son parcours de scientifique. Les purges staliniennes ne l'atteignent pas car c'est un "protégé" de Beria. Il travaille sur les projets classés "top secret". Sa vie sentimentale est faite de rencontres sans attachement ni engagement. Il n'aime pas les enfants non plus. Couvert de gloire et de privilèges, il vieillit.

Sa rencontre avec une jeune femme Galina (une quarantaine d’années les séparent) est un coup de foudre. "Ce petit vieux était passablement répugnant, certes maigre, ridé, le visage hérissé d'une barbe gris-bleu mal rasé, mais une jeune fille soviétique se devait de respecter...» De cette union "assurée" par les services secrets naît une haine et un mépris fondamental de Galina pour son époux et Boris, leur fils... Mais le destin lui renvoie, comme un boomerang, sa petite-fille, une danseuse surdouée...

Le questionnement sur le génie est au cœur de l’œuvre : peut-on être comme tout le monde quand on ne l'est pas ?

Traduit par Bernard Kreise.

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