La librairie l'Arbousier
à Lurs vous invite mercredi 26 août 2015 à 18h30 à une rencontre
avec André Markowicz à l'occasion de la parution chez les éditions
Inculte / Dernière marge de « Partages » et « Ombres
de Chine ».
Traducteur passionné,
André Markowicz a notamment traduit pour la collection Babel
l'intégralité de l’œuvre romanesque de Dostoïevski (vingt-neuf
volumes), mais aussi le théâtre complet de Gogol ou celui de
Tchekhov (en collaboration avec Françoise Morvan). Tout son travail
tend à faire passer en français quelque chose de la culture russe,
mais aussi de l'anglais de Shakespeare, du breton et dans le cas
présent de la poésie chinoise du VIIème au IXème siècles. André
Markowicz est lauréat du prix de traduction Nelly Sachs 2012.
OMBRES DE CHINE
« Ombres de
Chine » est une expérience poétique et de traduction unique
en son genre. André Markowicz s’est lancé dans une
entreprise aussi folle qu’ambitieuse : offrir au public quatre
cents poèmes chinois de l’époque Tang (qui court entre les
VIIe et IXe siècles) sans pour autant avoir connaissance de la
langue chinoise.
« J’ai décidé de
m’en approcher par le seul moyen que j’avais : non pas
apprendre le chinois – ce qui m’aurait demandé vingt ans
pour n’ajouter, dans le meilleur des cas, qu’une
interprétation aux dizaines d’interprétations déjà existantes
et dues, elles, à des érudits prodigieux – mais, à partir
de toutes ces interprétations, des mots-à-mots les plus divers
et des autres traductions, dans toutes les langues que je suis
capable de lire (le russe, l’anglais, l’italien, l’espagnol
en outre du français), d’essayer d’approcher ce continent
flottant. Ce continent d’ombres, grandioses et fluctuantes
qu’est, pour celui qui s’en approche comme moi, candidement,
la poésie chinoise. »
Li Po
Buvant seul sous la lune
Pichet de vin posé parmi
les fleurs.
Boire tout seul privé de
compagnon.
Levant la coupe je salue
la lune
Nous somme trois : elle
mon ombre et moi.
La lune cependant ne sait
pas boire
L'ombre non plus qui m'a
toujours suivi.
Mais buvons à mon ombre
et à la lune
C'est l'éphémère joie
de ce printemps.
J'entonne un chant – la
lune suit mon rythme
Je danse l'ombre danse au
même pas.
L'éveil et la joie pure
d'être ensemble.
L'ivresse dissipée
chacun se quitte.
Errants à tout jamais
liés et seuls
Les retrouvailles dans la
Voie lactée.
PARTAGES
« J'ai
découvert Facebook en juin 2013 (très tard!)... et je me suis tout
de suite senti soulagé. Si je considérais l'espace d'une page
blanche de Facebook non comme une page de papier, mais comme un
espace de temps, comme un lieu d'un entretient avec des gens dont je
pouvais avoir des échos quasiment en direct, je ne me sentais plus
seul devant le vide. Dans ce lieu improbable, pour ne pas dire
bâtard, j'étais capable de m'exprimer.j'ai très vite décidé
d'utiliser « réseau social » non pas pour raconter ma
vie ou donner des impressions fugaces de la façon dont je passais
mes jours, mais comme un instrument, en réseau – une espèce de
journal, qui serait public et nullement intime. Un journal qui me
permettrait, au jour le jour, de parler de ce qui me paraissait
important, de telle ou telle actualité, de parler de mon travail, de
mes souvenirs, de revenir sur certains de mes textes, après dix,
vingt, parfois trente ans d'oubli, de parler aussi du travail que je
poursuivis avec Françoise Morvan et de son travail à elle, dans
toute sa diversité.
... Ce livre, quel
est-il? C'est, donc, le reflet d'un an de vie. Des réflexions sur
mon travail de traducteur, dans les différents domaines qui
m'intéressent; des poèmes dits « personnels » (je m'en
tiens, faute de mieux à ce terme impropre); des souvenirs de
famille, ... des réflexions sur l'actualité; des réflexions sur la
traduction, bien sûr, et sur la langue, ou les langues, et l'usage
qu'on en fait.
Ces chroniques sont
donc aussi le reflet de combats qui sont hélas d'une actualité plus
brûlante que jamais.
C'est tout cela,
en bref, que je voudrais partager. »
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