Ne
reculant devant rien je suis allé au Bristol, rue du Faubourg
Saint-Honoré dans cet antre du sarkozysme afin de m'imprégner des
nourritures terrestres de l'ennemi, point pour goûter les macaronis
farcis à la truffe accordés au palais de l'ancien chanoine
d'honneur de Saint-Jean de Latran, encore moins à l'invitation de
Lui, président de la République, parce que depuis le 2 mai 2012 et
le Moi, président de la République n°3, c'est fini, plus de
collecte de fonds partisane dans un quelconque hôtel parisien,
macaroni ou allemand ; mais dans l'intérêt, tout gonzo qu'il soit,
de déguster les pâtisseries créées par le chef pâtissier Laurent
Jeannin et dont ce livre rend compte des secrets, des tours de mains
avec des photos tellement belles, que tous ces talents créatifs te
fileraient la nausée. Donc, gavé par les tapas 3 étoiles d'Eric
Frechon, je n'ai pas pu résisté à la myriade de petits gâteaux et
sorbets qui suivit. Pique à sceau parmi les piques-assiettes,
dérivant de plateau en plateau portés par des extras grassement
rémunérés (comme dirait avec une fierté vulgaire une mère en
parlant de son fils qui vient de recevoir une première paye, que
dis-je un premier cachet), nourri de la main gauche swinguant sur
l'argent d'une bouchée sucrée l'autre, abreuvé de la main droite
remplaçant nonchalamment un verre vide de Champagne par un autre
plein du même, j'ai divagué au devant du jardin français où,
toutefois, je n'ai pas dégueulé (le côté petit-bourgeois qui me
vient de ma mère, sans doute) : comme quoi quand c'est bon c'est bon
! Ou comme disait, au cinéma, un personnage créé par la bande
d'anars de droite du lycée Pasteur de Neuilly avant de sombrer dans le
nanar du même acabit : « C'est fin, c'est très fin, ça se mange
sans faim ! »
Pâtisseries au fil du jour. Laurent Jeannin, Solar, 39 €.
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