Sélection du message

samedi 18 janvier 2014

Moi président de la République, je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti, dans un hôtel parisien.

Ne reculant devant rien je suis allé au Bristol, rue du Faubourg Saint-Honoré dans cet antre du sarkozysme afin de m'imprégner des nourritures terrestres de l'ennemi, point pour goûter les macaronis farcis à la truffe accordés au palais de l'ancien chanoine d'honneur de Saint-Jean de Latran, encore moins à l'invitation de Lui, président de la République, parce que depuis le 2 mai 2012 et le Moi, président de la République n°3, c'est fini, plus de collecte de fonds partisane dans un quelconque hôtel parisien, macaroni ou allemand ; mais dans l'intérêt, tout gonzo qu'il soit, de déguster les pâtisseries créées par le chef pâtissier Laurent Jeannin et dont ce livre rend compte des secrets, des tours de mains avec des photos tellement belles, que tous ces talents créatifs te fileraient la nausée. Donc, gavé par les tapas 3 étoiles d'Eric Frechon, je n'ai pas pu résisté à la myriade de petits gâteaux et sorbets qui suivit. Pique à sceau parmi les piques-assiettes, dérivant de plateau en plateau portés par des extras grassement rémunérés (comme dirait avec une fierté vulgaire une mère en parlant de son fils qui vient de recevoir une première paye, que dis-je un premier cachet), nourri de la main gauche swinguant sur l'argent d'une bouchée sucrée l'autre, abreuvé de la main droite remplaçant nonchalamment un verre vide de Champagne par un autre plein du même, j'ai divagué au devant du jardin français où, toutefois, je n'ai pas dégueulé (le côté petit-bourgeois qui me vient de ma mère, sans doute) : comme quoi quand c'est bon c'est bon ! Ou comme disait, au cinéma, un personnage créé par la bande d'anars de droite du lycée Pasteur de Neuilly avant de sombrer dans le nanar du même acabit : « C'est fin, c'est très fin, ça se mange sans faim ! »

 Pâtisseries au fil du jour. Laurent Jeannin, Solar, 39 €.

Aucun commentaire: